IA & FORMATION,
ou comment accompagner l’intégration de l’IA dans les métiers

Pourquoi ce choix de prendre la parole sur la question de l’IA aujourd’hui ?

Camille :

Dans notre logique d’une réponse 360° aux enjeux et défis des entreprises et dans le cadre de notre série sur l’IA et les RH, initiée en juillet autour du recrutement par Pierre Lacazedieu, il nous paraissait intéressant d’y faire écho sur les sujets de Conseil et de Formation.

Je suis Camille Blaya, fondatrice de WISE RH Conseil et Formation et je suis accompagnée d’Isabelle Clavreuil, notre Directrice des Opérations.

Notre souhait, aujourd’hui, est de vous partager notre vision de l’IA dans notre métier de conseil et de formation auprès des entreprises.

Quelle est votre vision globale de l’IA dans votre métier de conseil et formation aux entreprises ?

Isabelle :

Notre constat est que l’IA est LE sujet du moment  : on en parle dans sa sphère professionnelle mais également privée… parfois ça anime chaudement quelques conversations …

Globalement tout le monde  se demande comment elle va impacter les entreprises, leur organisation, les métiers, les compétences et leur évaluation … y a des gens pour, des gens contre…

De notre point de vue, l’IA est souvent mal comprise ; voire perçue comme une menace… elle doit donc être démystifiée …

Notre vision est de positionner l’IA comme une opportunité car elle permet un grand nombre d’actions, comme le support à la synthétisation de données, l’automatisation des tâches répétitives ou encore la simplification de tâches complexes… qui génèrent souvent un gain de temps. Cet enjeu de gestion du temps est un élément essentiel dans les attentes des collaborateurs, d’autant plus pour les managers qui se plaignent souvent de ne pas avoir assez de temps pour manager…

Pour autant, notre discours est lucide  sur ce que permet l’IA et ce que ne permet pas l’IA… on ne dit pas que tout est absolument génial dans l’IA, l’interêt de l’IA dans le développement de certaines compétences comme l’intelligence émotionnelle ou la créativité est plus complexe à mesurer…

Nous disons juste que c’est l’opportunité de se questionner sur la manière de faire son métier et de se questionner sur sa valeur ajoutée… est-ce que quand un manager passe 2h à préparer un support de réunion en PPT, l’entreprise exploite au mieux sa valeur ajoutée …? Pas sûr ! Sans oublier l’impact que cela peut avoir sur son niveau d’engagement et plaisir dans sa mission.

Pensez-vous que le contexte actuel est propice à mettre sur la table des priorités des entreprises le sujet de l’IA ?

Camille :

Oui, mais nous avons constaté que les avis sont souvent partagés entre :

–Les directions généralement convaincues qu’il faut se saisir du sujet et agir auprès de leurs équipes mais ne savent pas toujours comment faire et par où commencer…

–Et les équipes qui sont généralement conscientes qu’elles doivent adopter l’IA dans leurs pratiques mais qui ont peur d’y aller…l’IA va si vite, ce sont des technologies qui évoluent chaque jour un peu plus et qui poussent un peu plus loin le champ des possibles

Nous devons donc créer des ponts entre tous ces acteurs pour répondre aux besoins et enjeux de l’IA en entreprise.

Car le risque c’est de passer à côté… et d’être dépassés !

La course à l’IA s’intensifie sur un marché largement dominé par les Etats-Unis et la Chine mais la France veut se faire une place de choix dans les années à venir…

D’ailleurs lors du sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle en février 2025, il y a eu l’annonce de nouveaux investissements publics pour la formation à l’IA.

C’est une bonne nouvelle car cela veut dire que l’état compte soutenir les entreprises dans la prise en main du sujet.

Les opérateurs de compétences se sont déjà emparés de la question et prévoient déjà des accompagnements pour les entreprises et des financements pour les formations à l’IA générative.

Quelle est votre offre pour répondre aux enjeux de l’IA en entreprises ?

Isabelle :

Sur la base de notre constat et analyse du contexte actuel, nous avons élaboré notre offre IA qui clairement vise à accompagner la transformation des métiers en positionnant l’IA comme un catalyseur de productivité en (re)définissant les rôles de chacun tout en positionnant la dimension humaine au cœur du processus global.

Derrière cette phrase qui peut paraitre un peu pompeuse, il faut y voir plusieurs partis-pris essentiels :

–Notion de catalyseur : l’IA peut être un formidable support au développement de capacités humaines, la synergie Homme / IA peut être gagnante et puissante.

–Notion de productivité : car en déchargeant les individus des tâches répétitives, on peut se concentrer sur des sujets à plus forte valeur ajoutée et plus axées sur l’humain comme la stratégie, le management…

–Notion de définition des rôles de chacun : l’IA questionne sur les rôles et compétences de chacun, ce que l’on attend de ses équipes… Si je ne fais plus ceci parce que c’est l’IA qui le fait, est-ce que cela signifie que je ne suis plus utile à l’entreprise ?

–Notion de dimension humaine : dans tous les cas c’est l’Homme qui dompte la machine, qui fait ses prompts et passe commande… il est donc de la responsabilité de chacun d’en faire bon usage !

D’ailleurs en parlant d’usages, nous sommes au centre de notre sujet : car nous avons coutume de répondre à nos interlocuteurs qui nous demandent parfois « Mais vous faites quoi en formation exactement ? » que notre objectif est d’accompagner les entreprises à l’usage de l’IA en y intégrant les dimensions technologiques et humaines.

La dimension technologique est souvent évidente en parlant d’IA mais la dimension humaine l’est beaucoup moins alors qu’il est souvent question de freins, résistances, appréhensions individuelles ou collectives… Or, comme dans tout changement, si on ne déverrouille pas ces sujets-là (humains), on va plus difficilement adopter les outils ou technologies…

Du coup, au-delà de séquences orientées outils (benchmark marché, quel outil pour quoi faire, expérimentation…), nous intégrons systématiquement des séquences orientées accompagnement au changement. Le tout avec pragmatisme !

Quel est votre mot de la fin ?

Isabelle :

Pour ma part, je dirai que je suis très enthousiaste car il y a plein de choses à faire, d’actions à mener, de sujets à déminer … en entreprises donc mon sentiment d’utilité est renforcé !

Je crois sincèrement que l’IA nous a amené à  réinventer notre manière de travailler en entreprise , notre rapport aux compétences, nos relations interpersonnelles, notre manière de manager, notre rapport au temps…

Alors positionnons l’IA comme un moteur générateur d’une réelle opportunité d’être plus performant au travail et d’y prendre plus de plaisir !

Et puis, ma conviction c’est surtout que l’IA, on pourrait en parler des heures, voire des jours… mais le plus important est de mettre les mains dans le cambouis et de la tester pour se faire son propre avis …

Camille :

Dans très peu de temps, nous ne pourrons plus nous passer de l’IA, mieux vaut donc apprendre à l’apprivoiser et bien comprendre ses fonctionnements pour en faire un allié au service de l’humain.

Je ne crois pas que l’IA remplacera l’humain, je crois en revanche profondément qu’elle permettra d’améliorer ses missions, son quotidien et ses compétences, pourquoi s’en priver alors !

Pour moi l’IA est avant tout un outil, et comme tout nouvel outil, toute nouvelle pratique, il peut susciter des craintes voire des freins marqués. Il est donc décisif d’accompagner cette révolution que l’IA peut représenter pour certains.

Le 1er pas, c’est de tester une déclinaison pratique et concrète dans ses fonctions quotidiennes, c’est ce que nous proposons au travers de nos accompagnements.

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