IA & RH : outils et transformation digitale du recrutement

L’IA va-t-elle bouleverser le métier de consultant en recrutement ?

Je me souviens d’un article que j’ai lu il y a bien longtemps qui titrait « LinkedIn va tuer les cabinets de recrutements ».
Cela n’a pas été le cas : les cabinets de recrutement et LinkedIn sont toujours là.

Certains ont le même discours vis-à-vis de l’IA, qui pourrait nous remplacer : je n’y crois pas, tout simplement car l’IA n’est pas humaine, or notre métier, c’est de l’humain avant tout. La réponse à cette question devient une lapalissade : l’IA doit rester un outil au service des humains dans les métiers RH, il faut savoir s’en servir, mais elle ne doit en aucun cas nous remplacer… Soit, cela tombe sous le sens !

De manière contre-intuitive, je pense que l’IA va bouleverser notre métier dans le bon sens : nous allons devoir (re)faire plus « d’humain » pour nous démarquer, et ce n’est pas pour me déplaire !
J’ai vu le métier évoluer… Quand j’ai démarré il n’y avait pas de visio, tout se faisait en présentiel et au téléphone. Aujourd’hui, avec la digitalisation du recrutement, il est possible de faire notre job quasiment 100 % en ligne, via Teams ou Meet, que ce soit côté candidat comme côté client. Ce n’est pas la direction que nous avons choisie, nous préférons voir nos interlocuteurs, en chair et en os (du moins quand c’est possible).
Je pense que c’est le meilleur moyen de comprendre les contextes de nos missions, et surtout de s’épanouir.

De même, écrire et structurer sa pensée est bénéfique, voire salvateur pour notre santé mentale.
Comme c’est le cas pour cette réponse, garantie 100 % sans IA, il est parfois bon de se creuser la tête.
Pour conclure, je ne pense pas que le métier sera « bouleversé », mais nous allons, une fois de plus, prendre en main et utiliser les derniers outils disponibles, au même titre qu’un artisan utilisera la dernière perceuse du marché si elle lui apporte plus de performance ou de confort d’utilisation. Il ne faut pas lésiner sur les moyens, et être au fait des outils pertinents disponibles, comme par le passé.

Quels sont les outils IA que vous utilisez ?

Tout d’abord, il y a toutes les fonctionnalités IA qui sont intégrées à nos outils « classiques » et que l’on ne voit pas : notre CRM et ATS (Applicant Tracking System ou outil de gestion des missions de recrutement) sont des outils renommés et puissants : ils intègrent petit à petit de nombreuses fonctionnalités IA, qui sont généralement éprouvées car déployées très largement.

Les jobboards aussi ont intégré de l’IA pour le recrutement, ce qui permet à nos consultants de sourcer beaucoup plus vite : l’IA aide à identifier des profils cachés au fond des bases de données.
Nous avons ensuite choisi d’utiliser Copilot, ayant tout notre environnement IT sous Microsoft. Cela nous aide pour les tâches du quotidien qui prennent du temps. Par exemple, quand nous rencontrons des candidats en visio (et avec leur accord bien entendu), nous pouvons obtenir le verbatim de l’entrevue, cela permet d’éviter de prendre des notes et donc de se concentrer uniquement sur l’échange. Pour notre développement commercial, l’IA peut aussi nous permettre de structurer des informations sur un secteur ou sur une entreprise en particulier.
L’IA nous aide donc, mais la version finale de nos productions reste bien humaine !

Par contre, pour le contact client, pas question d’IA pour le moment.
Pourquoi ? Tout simplement car en tant que dirigeants, nous sommes sans cesse sollicités par des approches commerciales générées par IA, et cela nous agace énormément. Nos clients sont des cadres dirigeants (DG, DAF, DRH) et comme nous, ils n’aiment pas avoir la sensation d’être pris au piège dans un « funnel » de vente.
Selon moi, ces outils ne font aucun cas de la personnalisation requise pour avoir l’attention d’un patron. Quand nous contactons un prospect ou un client, nous souhaitons lui parler en direct, en personne.

Comment suivez vous les innovations technologiques
dans le recrutement ?

LinkedIn est un bon moyen de suivre ce qui émerge, mais attention, il y a énormément d’outils, et il est compliqué de suivre toutes les applications proposées.
Nous avons choisi, et c’est un peu notre ADN, d’y aller progressivement, en nous appuyant sur des outils IA puissants pour le recrutement, éprouvés, reconnus, et surtout en règle au niveau légal, notamment sur le plan RGPD.

Il est possible que dans les années à venir, seuls quelques gros joueurs restent en course, nous verrons alors si nous avons choisi les bons chevaux.
Ce qui est sûr, c’est que nous ne voulons pas, dans 5 ans, être devenu un cabinet conservateur et assis sur des certitudes, nous restons donc attentifs !

Nous prenons conseil auprès de professionnels, qui prennent vraiment le temps de fouiller dans la myriade d’outils disponibles.
Pour ne pas être largués et que ces innovations profitent à tous, nous avons utilisé l’enveloppe plan de développement des compétences de notre OPCO (ATLAS) pour proposer à nos collaborateurs une formation spécifiquement dédiée aux technos IA et à l’utilisation de Copilot dans le cadre de notre métier.

Quel est votre regard sur l’essor de l’IA dans le recrutement ?

Il y a toujours eu des avancées techno spécifiquement dédiées à notre secteur. Pour moi l’IA en est juste une de plus.

Aujourd’hui cela semble s’accélérer, et le consultant en recrutement doit s’adapter, celui qui loupera le train de l’IA perdra du temps par rapport à ses concurrents en continuant à effectuer des taches chronophages et sans valeur ajoutée, il sera donc en danger.
J’ai donc un regard curieux et très attentif afin que nous restions dans la course !

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